La rubrique du Kiné

La rubrique d’Antoine Slaviero
( kinésithérapeute Montpellier )
Kinésithérapie des Arceaux

Le mouvement est par définition ce qui caractérise le « vivant », de cette notion s’est inspirée une thérapie par le mouvement que l’on appelle aujourd’hui kinésithérapie.

C’est un principe de base qui définit et rythme notre pratique quotidienne en cabinet, et ce quelque soit l’âge du patient, le but premier d’un diagnostic étant de rechercher les restrictions/limitations corporelles : qu’elles soient articulaires, musculaires, tissulaires, somatiques…

La vascularisation des différents tissus (os, cartilages, ménisques, muscles, tendons, ligaments…) est en grande partie assurée par le mouvement. En effet, le corps est doté de paquets vasculo-nerveux situés principalement au niveau des articulations et lorsqu’il est en mouvement, les articulations entrent en jeu, les os concernés (et les autres éléments anatomiques avoisinants) les compriment et décompriment permettant ainsi de réaliser un « pompage » au niveau de ces paquets vasculaires. Cette action permet la circulation des « fluides » assurant l’apport nutritif nécéssaire à l’ensemble des tissus quels qu’ils soient et participe ainsi à l’homéostasie. C’est de cette façon que le corps sera à même de répondre de façon efficace à toute agression intérieure ou extérieure.

C’est notamment une règle fondamentale en ostéopathie, « l’artère est suprême », il faut qu’il y ait du mouvement, que le sang (et les autres fluides) circulent au sein de l’organisme pour un fonctionnement optimal. Il est donc nécéssaire de bouger!
Ce principe de mouvement pour entretenir le corps et l’esprit est connu de différentes civilisations depuis la nuit des temps.

Le yoga s’inscrit dans cette tradition, en tant que pratique/discipline qui confère la santé au corps et à l’esprit.

Nos modes de vie actuels ne sont pas optimaux pour notre santé, la sédentarité ainsi que les déséquilibres alimentaires sont fréquents et favorisent l’apparition de troubles mineurs ou d’autres pathologies plus invalidantes.

La présence de troubles posturaux est quasi systématique en consultation. La cause principale de ces troubles devra être mise en lumière par le praticien pour rompre le cercle vicieux et la suite du traitement consistera à « rééduquer » le patient, soit corriger les dysfonctions et déséquilibres entre les groupes musculaires afin de pérenniser le traitement.

Le yoga, de part ses postures et exercices dynamiques, s’inscrit parfaitement dans la suite d’un traitement ou tout simplement en tant qu’activité physique/mentale. Cette pratique permet aux individus de développer une prise de conscience corporelle grâce, entre autre, à un travail postural précis en lien avec la respiration.

Elle permet selon les exercices et postures de « reprogrammer » certains automatismes gestuels qui peuvent être perturbés et engendrer divers problèmes, source d’inconfort ou de douleurs. Cette reprogrammation permet de désamorcer les tensions musculaires, afin de rééquilibrer le corps entier, car rappelons le, il faut considérer le corps dans sa globalité avant de le détailler.
Il est également intéressant de parler du concept d’autoguérison qui part du postulat que hors traumatismes importants (physique ou émotionnel) et si l’hygiène de vie est correcte, le corps à des capacités et peut se maintenir en bonne santé sans aide extérieure!

Une étude publiée en 2011 à comparé le traitement (après la phase aiguë) de 300 patients atteints de lombalgies chroniques, une moitié bénéficiant de séances de yoga, l’autre moitié continuant une kinésithérapie gymnique « classique ».

Les résultats de cette étude montrent que les douleurs de fond ainsi que les déficits musculaires étaient moins élevés chez les yogis. Il est donc important en tant que professionnel de santé de tirer parti de toute thérapie apportant des résultats positifs pour les patients, le yoga en est une. A bon entendeur!

Référence de l’étude :

Helen E. Tilbrook et al. Yoga for Chronic Low Back Pain. A Randomized Trial. Annals of Internal Medicine. November 1, 2011 vol. 155 no. 9 569-578